On estime à plus de 100 000 000 le nombre de cartes de fidélisation actuellement détenues par les Français, soit près de 4 cartes dans le portefeuille de chacun(e) d'entre nous. Cet engorgement pose aujourd'hui au moins 2 problèmes au Marketeur :
• celui de la rentabilité réelle (coût/efficacité) des programmes qu'elles supportent, essentiellement des système de "fidélité achetée" par un cadeau, une réduction,
• et celui de la différenciation de l'offre, du positionnement et de l'originalité de la relation client (pourquoi préférer telle carte plutôt que telle autre puisque toutes ont une fâcheuse tendance à se ressembler ?)
Alors instinctivement, quand une enseigne me propose une carte (de plus), je tombe… à l'arrêt et je fais le beau. Ce matin, c'était devant l'annonce de Surcouf, titrée "On est toujours récompensé de sa fidélité" - NOUVEAU ! Carte @vantages by Surcouf. Bel impact en termes de mémorisation je le reconnais, puisqu'elle n'a cessé de me gratter derrière la tête une bonne partie de la journée. Par contre, du côté de l'adhésion au message, j'hésite encore entre 3 interprétations.
Chercherait-on à me faire comprendre […/…]
a) qu'à défaut de me captiver cette carte et ce programme de fidélisation auraient l'intention de me rendre captif, tout comme ce brave molosse ?
b) que la fidélité à une marque est un comportement de soumission totalement improductif de nos jours : il l'a marchandé comment son obéissance, ce chien ? Il y a gagné quoi dans le fond ? … un collier orné de strass ? On frôle l'ironie, là ;-)
c) ou que dans le fond, la fidélité, c''est avant tout une question de politesse. Alors merci qui… ? Ben, merci mon chien, tiens.
Et vous, vous en avez pensé quoi ?
Très bonne analyse. il est vrai que souvent, on fait une carte de fidélité car les petits concurrents le fond.
Mais là, il y a une double vision. La positive, c'est que la publicité est attractive, amusante, et plutôt bien pensée. On garde le ton décalé de Surcouf, avec ses couleurs flashy et l'idée de vendre différemment.
Et en même temps, c'est vrai que l'on compare le client fidélisé à un chien... Un chien soumis, attendant son os pour avoir donné la pâte.
Cette publicité est à double tranchant, et possède il est vrai un risque que les clients de surcouf se sente insultés d'être traité comme des chiens...
En même temps, cela me rappelle une histoire drôle. Si les martiens venaient demain sur terre, ils penseraient que ce sont les chiens nos maîtres: on leur ramasse les crottes, les fait manger, et en plus ils ne travaillent jamais...
Rédigé par : Nicolas Schriver | 03 février 2008 à 15:05
Mickaël
Cette pub racoleuse est immonde. Elle ne milite pas pour le développement des systèmes de fidélisations !
Je l'ai analysée aussi : http://henrikaufman.typepad.com/et_si_lon_parlait_marketi/2008/01/la-pub-du-jou-2.html
Hou la la !
Henri
Rédigé par : henri kaufman | 03 février 2008 à 23:45
J’ose espérer qu’il s’agit de second degré ! Le concept aura-t-il été dicté par la nécessité de se différencier à tout prix (à défaut de contenu réellement attractif) ? Pas sûr !
Et si ce n’est pas du second degré, cette pub est parfaitement dans l’air du temps : elle est voyante, elle manque de classe, elle manque de respect (vis-à-vis des consommateurs qu’elle prend pour des cons… !), en un mot, elle est bling-bling en diable ! Ca ne vous rappelle rien ?... On se fait plaisir avant tout et après, on est tout surpris de voir sa côte de popularité baisser dans les sondages ! Attention au retour de bâton, l’impact sur la marque risque d’être tout aussi négatif !
Rédigé par : Christine | 04 février 2008 à 15:24
Avec une accroche comme celle-ci ne devrait on pas voir une femme qui donne un cadeau a son mari ?
Rédigé par : mario | 04 février 2008 à 16:00
J'en pense que ça veut dire que Surcouf donne aux clients fidèles plein de beaux cadeaux (cf. le collier en diamant du toutou fidèle) mais c'est loin d'être immédiat !
SInon, je suis d'accord, pour le vivre au quotidien, sur le fait que trop de cartes tuent la carte. A titre perso, j'ai deux lieux de rangement des cartes de fidélité : dans mon portefeuille pour celles que j'utilise souvent (sephora, fnac, sergent major...) et un porte-carte à part pour les autres. Celles que j'utilise souvent sont celles qui m'envoient régulièrement des avantages pertinents par rapport à mes besoins.
Rédigé par : Nathalie | 05 février 2008 à 12:22
Avis d’un consommateur lambda :
Etre fidèle est un terme polysémique :
1- Je peux être attaché à une marque car, par l’exercice de mon libre arbitre de client, j’ai éprouvé la qualité, le rapport qualité-prix des produits que cette marque propose. Perso, j’aime les plats préparés de Marie car je sais que je ne trouverai aucune “cochonnerie industrielle” à l’intérieur. J’y suis relativement fidèle.
2- Je suis dominé par quelqu’un. Je fais ce qu’il me demande, directement, immédiatement et sans discuter et, en plus, j’aime mon maître qui m’attribue une caresse de temps en temps. Je suis le fidèle chien-chien à son maîmaître.
Cette campagne me renvoit à ce second sens et je vous le dit tout net : Je veux bien être récompensé parce que j’achète régulièrement des produits Marie, mais je ne serais jamais le Toutou dominé de cette marque.
Pour tout dire, je déteste cette annonce. Si, en plus, la récompense de ma fidélité est ce collier de pacotille, j’aurais vraiment l’impression d’être pris pour un demeuré. (En plus, c’est un collier qu’on m’offre, signe supplémentaire de ma domination).
Il est vrai que les cartes de fidélité n'ont d'intérêt que si elles offrent un véritable avantage. Avec ma carte Hyper U, j'ai obtenu (après 3 ans de course) la cafetière expresso de mes rêves...elle est belle la vie, non? :-)
Rédigé par : jean-christophe DAVID | 05 février 2008 à 14:22
Pour celles et ceux qui réfléchissent aux nouvelles stratégies de fidélisation, allez également faire un tour du côté du blog de mon camarade d'en face :
http://henrikaufman.typepad.com/et_si_lon_parlait_marketi/2008/02/rflexion-sur-un.html
Rédigé par : Mickael Guillois | 07 février 2008 à 17:53
Pour ceux qui s'intéressent au concept de "fidélisation 2.0" et qui ont fortement envie de mettre cette affiche à la corbeille pour cause réelle et sérieuse de manque de "sophistication" (problème de clarté sur les bénéfices secondaires à retirer du programme de fidélité de Surcouf, ego caninisé,..), je vous inviterai à "creuser là où ça fait mal", non par masochisme mais par réflexe sociologique : j'ai, par mes recherches, l'habitude de travailler sur le processus de "domestication" historique de notre société (observé par moi en ce qui concerne le marché du travail)et je pense qu'il a droit de citer dans votre réflexion collective. D'autant plus en ces temps de mise en place, via les nouvelles technologies de l'information et de communication, d'une zone de gouvernance semi-publique : la "domicité" (éh non je n'ai pas dit "domesticité", lecteurs anticolonialistes), nouvelle zone de pouvoir (je n'ai pas dit domination) en espace privatif.
Pour en revenir à l'affiche, voyez ou revoyez le film "Un air de famille" (un exemple de cité domestique, vous verrez comment Yolande refuse d'être "prise pour Caruso" à l'occasion de la réception d'un cadeau apparent sur cette affiche. Il y a des familles, des "maisons avec des clients dedans" où "les chiens sont traités comme des rois !". peut-être même que certains s'appellent Surcouf, si c'est un mâle...
Rédigé par : Sarah Lecomte | 08 février 2008 à 12:42
Et si, c'était plus simple ?
Si c'était simplement le résultat de la recherche "fidelité" sur Corbis ?
A méditer...
Rédigé par : Un créatif lamda | 11 février 2008 à 19:41
> A créatif lambda :
J'en ai bien peur ;-°
Rédigé par : Mickael Guillois | 11 février 2008 à 20:26