Hier soir, Henri Kaufman avait convié Patrick Chanezon, API evangelist chez Google à San-Francisco, au Cercle du Marketing Direct pour "évangéliser" (puisque c'est le terme consacré ;) une audience de marketeurs aux vertus d'Open Social, la solution imaginée par Google pour répondre à la question de l'interconnectivité des différents réseaux sociaux.
Voyez… vous aussi ça vous le fait, non ?
Ca vient de "inter-connec-ti-vi-té". Pour certains même de "ré-seaux so-ciaux"… mais surtout de "interconnectivité". J'ai eu moi aussi ce petit temps de latence. Ca m'arrive d'ailleurs chaque fois que j'assiste à une conférence animée par un intervenant au profil technique. Il paraîtrait que mon hémisphère droit de marketeur se bloque pour résister à l'agression technologique ;)
Et bien là, non.
En plus de parler français (ce qui aide pas mal à la compréhension quand on aborde le jargon des API), Patrick a, je trouve, le talent d'expliquer un sujet particulièrement technique le plus simplement du monde. C'est plutôt rare, surtout en matière de réseaux sociaux.
L'angle était : aider les marques à tirer le meilleur parti des applications dites "social". Voici les points clefs de son intervention […/…]
1. Les réseaux sociaux sont les nouveaux médias de masse.
Même si le phénomène touche surtout les moins de 40 ans et massivement les moins de 25 ans, la tendance est désormais générale.
• 1/3 des plus de 40 ans non-utilisateurs de réseaux se disent même prêts à sauter le pas (source : Third Age / JWT Boom / JDN, panel usa).
• Le nombre d'adepte d'au-moins un réseau social a été estimé en 2007 à "373 millions, soit 46% de la population internaute. En 2008, cette part est attendue à 52%, avant d'atteindre 60% en 2009, 67% en 2010… et 75% en 2012. La barre symbolique d'1 milliard d'utilisateurs devrait d'ailleurs être dépassée à cet horizon" (source : Strategy Analytics - JDN)
De là à y voir un nouvel espace d'interaction entre les clients et les marques, il n'y a qu'un clic…
2. Interagir d'accord, mais comment ?
Approche intrusive ou participative, c'est nous qui voyons…
Bon, je sais, je prends parti. Vous aurez bien sûr reconnu, taxée d'intrusion, la bonne vieille bannière publicitaire qui s'affiche sur le côté en fonction des préférences enregistrées dans votre profil, de celles de vos amis et des sujets abordées dans vos conversations en ligne. Puisque je n'ai toujours pas cautionné l'épisode Beacon de Facebook, je passerai donc vite à la 2nde stratégie. Celle qui fleure bon le permission marketing et la participation du client.
Pour le sujet qui nous intéressait hier soir,
Patrick
Chanezon nous a rappelé la puissance de l'effet viral de ces petites applications que nous recevons tous dans les réseaux sociaux que nous côtoyons assidument. Si, vous voyez ce que je veux dire… ? "Marc (un de vos amis) vient d'acheter (virtuellement bien sûr ;-)) Sophie (une de vos amie) pour 5000 euros, souhaitez-vous surrenchérir ?". Vous, d'un réflexe vengeur, vous cliquez et installez immédiatement l'application pour répondre du tac au tac… et du coup, vous emportez Sophie pour 7000 euros ! Une affaire, je sais.
Evidemment le principe est de prime abord ludique, souvent futile, voire gravement abrutissant dès qu'il s'agit de "slapper" (gifler) par exemple un de ses camarades ou de lui jeter un bock de bière au visage… mais l'effet socialisant fonctionne et le buzz prend. Alors imaginez que cette bière ne soit plus une simple bière mais une Heineken ?
Seul problème dans l'histoire : la compatibilité des différents réseaux. Vous êtes Heineken, vous souhaitez proposer aux internautes ce type d'application, vous serez hélas obligé aujourd'hui de créer autant d'applications que vous souhaitez investir de réseaux. Chacun sa norme, chacun son "système propriétaire".
3. La passerelle Open Social
Pour mettre fin à cet imbroglio, Google s'est associé à Yahoo! et MySpace pour imaginer Open Social, un standard qui permettra enfin de faire communiquer les différents réseaux sociaux entre eux… et donc de rendre votre application compatible avec l'ensemble des réseaux.
Hormis Facebook et Microsoft (qui tiennent encore à conserver leur propre norme), le projet séduit de plus en plus les réseaux existants (cf ci-contre).
Côté marketing, le bénéfice de l'opération sera triple :
• Chacun pourra désormais créer une seule application promotionnelle capable de fonctionner sur n'importe quelle plate-forme normée OpenSocial : les différents réseaux sociaux bien sûr mais aussi les blogs, les wikis, etc.
• Une marque qui souhaiterait fédérer une communauté ne sera plus obligée de créer son propre réseau social.
• Et les internautes pourront enfin d'un simple clic rendre visible leurs activités en ligne à l'ensemble des réseaux sociaux sur lesquels ils sont enregistrés. Un commentaire déposé sur un site pourra alors être lu par l'ensemble de mes amis, quel que soit le réseau social. Un effet buzz supplémentaire.
Pour en savoir plus…
> Les slides de la présentation de Patrick Chanezon :
> Et pour les techniciens, le tutoriel pour réaliser sa toute 1ère application Open Social :
Bravo ... je trouve ce compte rendu plus clair que la prez de mardi ;-)) ...
Je vais faire un lien sur le site du Cercle.
Rédigé par : Bertrand Pineau | 03 juillet 2008 à 10:10
C'est vrai que le sujet est passionnant, surtout quand il est expliqué simplement. C'est bien souvent le plus difficile.
Merci pour le lien sur le site du CMD…
Rédigé par : Mickael Guillois | 03 juillet 2008 à 11:13
Merci pour la synthese tres erudite Mickael, ca fait plaisir de voir que le message est bien passe.
Maintenant, au boulot!
P@
Rédigé par : Patrick Chanezon | 04 juillet 2008 à 23:48
Merci pour la présentation, reste maintenant à se préparer pour le jour où Facebook sera de la partie ...
Rédigé par : nicolas | 14 juillet 2008 à 23:00