Le Web 3, les arrière-pensées (2)

[Suite de la note du 13 janvier]

2) Netvibes est-il un filtre à particules de curiosité ?

"Le risque, c'est l'autarcie et la paresse intellectuelle", voici le reproche que j'ai le plus entendu lorsque l'on aborde le sujet des agrégateurs rss.
Dans un sens, je comprends. Démarrer chaque jour son navigateur sur la même page, avec les mêmes flux et les mêmes widgets, c'est déjà le début de la routine et des œillères, non ? Mais d'un autre côté, il y a bien longtemps que j'ai arrêté d'accuser la bibliothèque de mon salon d'être le pire ennemi de mon libraire ! Je m'explique ;-) Même si ma bibliothèque semble se vanter des 3 pauvres livres que j'ai pu lire dans ma vie, elle n'a toujours pas eu le pouvoir de me priver du plaisir d'aller flâner dans les rayons de la Fnac dès que j'en ai l'occasion (ni fnac.com, d'ailleurs). Tenez même, cela me donne une autre idée : la prochaine fois que je mets mon nez dans les bacs, je chercherai la compil', celle sur laquelle on retrouve les rengaines du siècle : "C'est la télé qui a tué les veillées d'antant", "C'est la voiture taillant l'autoroute qui nous prive de la découverte du petit chemin bucolique" et "C'est le Walk-man (aujourd'hui l'iPod) qui nous a fait passer à côté de la rencontre de notre vie", vous savez, cette belle brune (ou ce beau brun) qui était assis(e) en face de nous dans le bus et à laquelle (auquel) nous n'avons pas même adressé une parole faute de pouvoir l'entendre nous répondre. 

Mais dans quel monde vit-on, mon bon avatar ?! Allez savoir… apparemment dans un monde imparfait. Alors moi, j'aime bien me rassurer devant mon écran-miroir en me disant ceci : […/…]

D'accord c'est un monde horrible, mais en même temps…

1) Les flux rss ont plutôt tendance à me faire gagner pas mal de temps et d'argent ces temps-ci. Chaque matin, sur la page de démarrage de mon navigateur, une revue de presse de plus d'une trentaine de journaux et magazines, qui dit mieux ? Certainement pas mon budget abonnements qui a retrouvé une seconde jeunesse…

2) L'agrégateur (a) "est" par nature un vilain défaut. Depuis quelques mois, j'anime une formation marketing au web 2.0. La partie consacrée aux agrégateurs a toujours été un temps fort de ces rencontres, surtout quand les participants découvrent l'écosystème de Netvibes et ses quelques 100 000 widgets, totalement gratuits, à portée de n'importe quel clic motivé. Allez savoir pourquoi ?… velib' - disponibilité des stations en temps réel, allociné - toutes les bandes-annonces, le programme télé, les dictionnaires/traducteurs, les pages jaunes, deezer - le juke box en ligne…

Et plus généralement, je me dis que…

3) Chaque nouvelle technologie nous est fournie avec un manuel de "bonne utilisation"… aux pages encore vierges, qu'il nous incombe de noircir pour en définir le meilleur usage possible, i.e. celui qui nous siéra le mieux. Je sais, on ne vérifie que très rarement ce point de détail avant l'achat et l'on ne peut guère compter sur le vendeur (souvent analphabète en la matière ;-°) pour nous alerter, mais honnêtement, en quoi une voiture m'empêcherait-elle de découvrir un petit coin de verdure sur mon trajet ? Le GPS que je viens d'acheter, je l'ai aussi choisi pour son nombre de POI, non ?

A suivre.

Comments

[Rédigé par : Serge]

J'aime bien ton idée de manuel vierge. J'ai eu un peu la même attitude avec mon tel portable. J'ai arreté d'en etre esclave, de repondre à chaque fois qu'il sonnait sous pretexte qu'n autre voulait que je sois disponible. Maintenant, j'ai decouvert le bon usage de ma messagerie. Ca me fait un bien fou!!!!

[Rédigé par : Nicolas Schriver]

Je trouve cette note très intéressante, mais tout de même, je pense qu'il est dangereux cette segmentation systèmatique de nos consommations. Ainsi, plus il y a de choix, plus on choisit des choses semblables. il est difficile alors d'ouvrir son esprit à l'inconnu, car celui-ci parait loin de nous, mais aussi par manque de temps. Je pense tout de même qu'il va être dangereux dans les prochaines années, car on va de plus en plus s'enfermer sur ce qu'on connaît et appréci, et on aura du mal à voir plus loin.