[Suite de la note du 7 janvier]
Etonnant de constater à quel point notre perception et notre mémoire peuvent être sélectives parfois. Depuis le Web3 et les podcasts des interventions que j'ai publiés ici, j'ai eu à de nombreuses reprises l'occasion d'échanger mon point de vue avec d'autres participants. Ce qui me frappe à chaque fois c'est l'impression de n'avoir pas tout à fait vécu le même événement, comment vous dire… d'avoir été invité dans une sorte d'auberge espagnole mais à l'envers. Qu'il soit technicien, marketeur, entrepreneur ou simplement amateur, chacun en est ressorti avec son doggy bag sous bras. Et dans le mien, y'avait ces quelques arrière-pensées…
1) Quelles stratégies "IRR" avons-nous imaginées ?
J'en ai encore fait l'expérience pendant ces 2 jours, c'est un sentiment très particulier de rencontrer "IRL" (In the Real Life, "en vrai") quelqu'un(e) avec qui l'on a fait connaissance en ligne, derrière son écran aseptisé. Assez vite on se reconnaît, l'échange est direct et souvent chaleureux alors que l'on ne s'est jamais vu. Allez savoir pourquoi (?), ça m'a fait penser à une autre relation que j'entretiens depuis des années avec […/…]
mon banquier. Depuis qu'il a fini par comprendre que la gestion de mes comptes directement sur son site me facilitait la vie (et lui assurait, par la même occasion, une économie de gestion non négligeable), il m'encourage vivement et très régulièrement à utiliser ses services en ligne. Résultat : je n'ai pas dû mettre un pied dans mon agence depuis plusieurs longues années. J'ai bien reçu un jour un mail furtif m'informant que ma conseillère de l'époque avait changé de fonctions, mais il est passé presque inaperçu dans ma messagerie. Je ne connais toujours pas son/sa (?) remplaçant(e), et dans le fond j'avoue que ce contact me manque. Mais que voulez-vous, je n'ai plus de prétexte, plus aucune excuse pour aller le/la rencontrer "en vrai". Même des RIB… si je demande un rendez-vous pour récupérer des RIB, je vais passer pour quoi, moi ? Alors tant pis.
Vous en avez certainement fait l'expérience, ce paradoxe est de plus en plus fréquent, il tend même à devenir la norme ces temps-ci. Dès qu'elles ont compris le potentiel de la relation en ligne, les Marques traditionnelles s'y engouffrent comme des pure-players. Et bien vite, elles oublient que les opposés s'attirent : plus on dématérialise la relation entre la Marque et le Client, plus on la rend virtuelle… et plus il devient indispensable pour la faire exister de la réincarner par des actes rituels forts, bien concrets ceux-là (un appel téléphonique, une rencontre, une petite attention…). Reste seulement à savoir quels scénarios relationnels l'on souhaite réserver à cet espace de contact "IRR" (In the Real Relation). Faire la queue au comptoir pour quelques RIB n'a effectivement plus aucun sens charme aujourd'hui, alors qu'un sympathique échange les yeux dans les yeux avec une conseillère de clientèle pour faire le point sur mes projets de vie (m'aider à financer dans les meilleures conditions l'achat de mon logement, prévoir dès la naissance de mon 1er enfant sa future autonomie, préserver mon hypothétique retraite), là attendez, faut voir…
Très belle note. Il est important d'avoir une relation forte, et l'humanisation de la relation est un gage de qualité.
En tout cas, j'espère te voir IRL dès que je serai revenu en France :)
Rédigé par : Nicolas Schriver | 16 janvier 2008 à 20:50
Avec grand plaisir !!
Rédigé par : Mickael Guillois | 17 janvier 2008 à 11:39