[suite de la note du 10 juillet 2007]
Un demi-siècle de consommation de masse
lui a laissé le temps de se remettre en question. L'Individu 2.0 s'est
affranchi d'une certaine dépendance vis-à-vis de la Marque tout
puissante et si protectrice. Il est moins crédule qu'avant, plus
conscient de la valeur qu'il représente pour elle (sa Life Time Value). Il est plus lucide des stratégies (stratagèmes ?) mis en scène pour le séduire, et souvent le réduire… en fidélité. Et il sait désormais très bien…
• Détecter l'intention cachée derrière une prise de parole plus ou moins authentique. L'Oréal avec son faux blog Vichy ("Le Journal de ma peau") en a d'ailleurs fait les frais il y a quelques années. J'y reviendrai dans ma prochaine note.
• Rejeter les poncifs et les images galvaudées.
Qui veut encore des offres "EX-TRA-OR-DI-NAIRES !!" ? Qui veut encore de l'iconographie de "la-famille-du-bonheur" ?
• Et sanctionner toute forme de manipulation à son égard.
De profil, il a même un petit côté éléphant : très sympa mais particulièrement rancunier…
Si le sujet vous intéresse, je ne saurais trop vous recommander de lire les travaux du philosophe et sociologue Rémy Sansaloni. Et particulièrement son ouvrage intitulé "le Non-Consommateur". Voici l'extrait d'une interview qu'il a donnée à NextModernity :
"La
notion de non-consommateur n’a de sens, à mes yeux, que si elle est
écrite avec ce tiret reliant la négation "non" et le mot consommateur.
Elle exprime deux idées phare : d’une part, celle d’une entrée en
résistance du consommateur que j’ai voulu signifier par ce "non", signe
éponyme du refus ; d’autre part, celle d’un attachement pérenne des
Français à la consommation. Pour le dire autrement, le non-consommateur
ne rejette pas en bloc la consommation, il veut continuer à consommer
et à pouvoir le faire, mais pas n’importe comment, ni à n’importe quel
prix. Ce terme traduit également le changement paradigmatique qui
s’opère dans le champ de la consommation. Nos anciens schémas
d’explication du comportement du consommateur sont obsolètes et doivent
être revisités à l’aune d’un consommateur qui devient chaque jour plus
critique et créateur de/dans ses actes d’achat. Cette résistance se
manifeste dans une plus grande méfiance à l’encontre de la publicité
(sans verser pour autant dans une publiphobie radicale), des marques
(tout en reconnaissant leur pouvoir de séduction) et un retour à
l’expérience-produit."
[Interview de Rémy Sansaloni - Rue des Entrepreneurs / France Inter - 8'05]
LIRE LA SUITE du Dossier :
L'émancipation de l'Individu 2.0 illustrée : le cas Vichy
ou comment les Clients détectent les intentions de la Marque
Comme "familles du bonheur" j'aime bien aussi les pubs des organismes de crédit…
Rédigé par : FX | 23 juillet 2007 à 11:58
Celles des cosmétiques valent leur pesant d'or. Faut dire qu'on le vaut bien
Rédigé par : Alexandra | 23 juillet 2007 à 17:00
J'ai lu ce bouquin. C'est devenu ma bible avec "Le bonheur paradoxal" de Lipovetsky, Tu vas en parle dans une prochaine note ??
Rédigé par : Seb | 28 juillet 2007 à 10:37
> Tout à fait d'accord, Seb. J'en parlerai dans une note consacrée à la dynamique communautaire. A suivre…
Rédigé par : Mickael Guillois | 28 juillet 2007 à 13:25